Un temps nouveau

Kimandaro trainait comme à son habitude dans les environs de Dagaburna. Il admirait le paysage, toujours à l'identique, oui, toujours le même. Mais ce jour-là, un vent nouveau aller souffler. Kimandaro avait prévu de dévaliser la banque. Il aimait cette ville, sauf les banquiers qui étaient de vrais pingres. Cela ne serait qu'un juste retour des choses. Il maitrisait parfaitement ses techniques de lance, et il était de loin l'un des meilleurs combattants de la ville. Les gardes qui protégeaient la banque ne suffiraient pas à l'arrêter. Il aiguisa sa lame, et parti en direction de la ville. une somme considérable d'argent l'attendait, il le sentait...

Kazanuke était fatigué. Pendant plus de 3 semaines, il avait tenté de capturer un dangereux criminel dont la prime valait 5.000 leyis. Il alla tranquillement au commissairiat de Dagaburna pour empocher la prime. Ensuite, pris d'une flagrante crise de flemme, il s'assis sur un des bancs du park de la ville. Il sentait que quelque chose allait se passer dans pas longtemps, mais il s'en tamponnait. Il était fatigué par sa précédente aventure, et ne voulait plus qu'une chose : qu'on le laisse tranquille.

La journée était ensoleillée, et semblait inviter le chasseur à faire une sieste. Il ferma son oeil valide et s'endormit pendant quelques minutes quand il les rouvrit, il aperçu un individu lui semblant louche, torse nu et portant un chapeau étrange. Il suivit cet étrange personnage du coin de l'oeil puis referma les paupières.

"Pff, il va encore y avoir de l'agitation. Bon, on verra bien ce qu'il se passe. De toutes façons, je suis trop fatigué pour faire quoique ce soit."

Kazanuke se rendormit.

Kimandaro fit un tour au park, qui était le lieu le plus beau de la ville avec les environs, selon lui. Rien de spécial ne s'était passé, sinon qu'il avait aperçu un borgne qui semblait plutôt extenué sur un banc. La ville était calme, c'était le moment idéal pour passer à l'attaque de la banque. Prudent, Kimandaro préféra tout de même attendre le soir, où il y aurait encore moins de monde, pour passer à l'action. A 19h, juste avant la fermeture de la banque, il se rendit dans celle-ci armé de sa lance, s'approcha du caissier, et dit d'une voix calme, en comptant sur la lâcheté de la personne se trouvant devant lui.
- Tu m'donne de la thune ou alors j'te donne un coup de lance ?

Tout ne se passa pas comme prévu. Le caissier n'était pas aussi lache que Kimandaro eut voulu, et il du le menacer avec sa lance. Malheureusement, parmi les clients qui restaient, l'un d'entre eux était assez fort et se batta contre Kimandaro, ce qui le retarda et laissa le temps aux marines de venir secourir la banque. Quand ils furent au seuil de la banque, Kimandaro mit K.O son géneur. Il réussit à dérober l'argent des caisses, mais il était trop tard pour ouvrir le coffre-fort. Kimandaro s'enfuit à toutes jambes, les marines aux trousses. Il les sema dans une ruelle sombre et fit l'inventaire de son maigre butin : seulement 100 leyis. A présent, il était pourchassé dans toute la ville, et ne pouvait rester à Dagaburna.

Kimandaro prépara ses affaires pour partir. Il avait ses leyis, sa lance, de la nourriture, et un tas d'objets plus ou moins inutiles. Il alla à son endroit favoris : une colline d'où on pouvait admirer la ville dans toute sa splendeur. Il regarda ainsi Dagaburna une dernière fois, d'un air nostalgique. Cela raviva en lui des vieux souvenirs. Après un dernier regard, il se leva, prêt à partir pour une nouvelle vie. Cela lui faisait un petit pincement au coeur, mais il avait fait son choix. Sa place était ailleurs. Il commença à marcher vers une destination inconnue.

Kazanuke se reveilla à cause d'un remue-ménage bruyant. Il comprit vite qu'il s'agissait de la banque qui avait été dévalisée par un certain voleur, dont la description correspondait étrangement à ce passant que Kazanuke avait vu avant de s'endormir. Il décida de partir à sa recherche. Seulement, au bout d'une heure à arpenter la ville, Kazanuke dut se faire une raison : il ne le trouverait pas ici.

"Dommage, il a l'air interessant, ce petit." se dit-il.

Il décida d'interroger des témoins. Certains, l'auraient vu partir de la ville avec sa lance et son sac à dos. Il chercha donc à l'extérieur de la ville, mais sans succès. Apparement, le bandit s'était volatilisé. Kazanuke se demandait s'il avait une chance de le revoir. C'est alors qu'il apperçut, au loin, une étrange silhouette assise sur une colline. Il s'approcha en douceur, de façon à ce que la silhouette ne puisse l'apercevoir, et il reconnu le bandit qu'il recherchait depuis des heures.

"Bon, O.K, maintenant que tu l'as en face de toi, ton bandit, tu va faire, quoi ? Le pourchasser ? J'suis trop crever pour ça... Lui serrer la main ? C'est un bandit tout de même !"

Kazanuke reflechissait ainsi à la suite des évenements. Il décida d'aborder le bandit. Il se positionna de façon à ce que le braqueur de banque l'ait bien en vue.

- Alors c'est toi qui a braqué la banque ?

Kimandaro dévisagea le borgne qui l'avait interpellé. Le même que celui qu'il avait aperçu au parc. Il était méfiant mais décida de lui dire la vérité.
- Ouais, c'est moi qui ait dévalisé la banque. Tu m'veux quoi ?
Kimandaro attendit la réponse de l'autre homme. Il l'avait déjà vu quelque part mais ne pouvait pas savoir où. Il esperait juste qu'il ne s'agissait pas d'un géneur. Il comptait partir loin, et en avait sa claque de ses poursuivants qui voulaient le mettre en prison pour "le remmettre dans le droit chemin". Il était bien comme il était, et ne voyait aucune raison de changer.

Kazanuke, voyant que l'autre le dévisagait avec méfiance, rapprocha sa main du pommeau de son sabre. Il savait que cela allait générer des tensions, mais la vie lui avait appris à être prudent. Il dévisagea longuement le bandit, avant de dire :

- Alors, comme ça tu as semé la marine ? Tu dois être assez fort. Mais je te préviens : je suis chasseur de prime et les bandits que j'ai capturé ne se comptent plus. En ce moment, je suis plutôt fatigué, alors je ne vais pas te poursuivre pour le moment, mais fait bien attention, la prochaine fois que l'on se recroisera, tu va avoir très mal !

Il y avait aussi une autre raison que Kazanuke n'évoqua pas : ce gamin l'interressait et il avait envie de voir comment il allait évoluer. Il était persuadé que le jeune bandit allait devenir bien plus puissant que lui. Comme le chasseur de prime en avait marre de rester debout pour parler, il s'assit, et continua son discours.

- T'es plutôt prometteur, pour un gamin. Si tu continue dans cette voie là, je pense que tu pourra atteindre ton rêve. Je pense aussi que tu va devenir un problème pour le gouvernement...
Au fait, c'est quoi ton rêve ?

- Gnein ? Mon rêve ?

Cette question était celle que Kimandaro detestait par dessus tout. Il n'avait pas de rêve, mis à part vivre. Il n'aimait pas les abrutis rêveurs, il préférait garder les pieds sur terre, et vivre sur ses principes. Ce vieux bonhomme lui plaisait décidement de moins en moins...

- J'en ai pas. Bon désolé mais je vais devoir y aller, je suis pressé.

Kazanuke regarda le bandit partir. Bien que ce dernier n'avait pas l'air de l'apprécier, le chasseur de prime voyait en lui un fort potentiel. Et même s'il n'avait pas de rêve, il avait sans doute des principes, et cela plaisait à Kazanuke. Il sentait que plus tard ce bandit deviendrait très fort. Cela le gena. Il décida de partir à Shellay pour parler de la situation aux marines. Mais avant ça, il voulait mesurer l'étendue de la puissance de Kimandaro.

- Attends, jeune bandit !

Kazanuke sortit son sabre et le pointa en direction de l'interpellé.

- Je te défie ! Ta lance contre mon sabre ! Un combat très court, juste pour voir ton niveau.

Kazanuke était crevé, mais le bandit ne l'aurait pas si facilement. Le chasseur de prime avait encore son mot à dire.

Kimandaro regarda le chasseur de primes. Il hocha la tête pour marquer son approbation au défi et dégaina sa lance. Pour lui, il s'agissait d'une bonne occasion de se débarasser d'un géneur. Il la pointa en direction de Kazanuke et le regarda fixement. D'un coup, il attaqua avec toute sa puissance. Son coup de lance ne visait qu'un seul point : le ventre de Kazanuke. Kimandaro était sûr de son coup. Le chasseur de prime avait eu tort de le défier, maintenant il allait mourir.

Kazanuke évita le coup de lance, de justesse. Ses reflexes, bien que usés par le poids de la fatigue, étaient toujours aguérris. Il tenta de donner un coup de sabre à Kimandaro, mais la lance de ce dernier le géna. Il s'éloigna de son adversaire.

Kimandaro tenta de donner d'autres coups de lances mais Kazanuke les esquiva tous. Il essaya un autre coup de sabre mais sa portée était trop courte par rapport à la lance. Il fut blessé à la hanche. Il se dégagea et observa le bandit.

"Il est vraiment prometteur. Rien à voir avec les habituels bandits. Je crains le pire avec lui..."

Kazanuke tenta le tout pour le tout, il prit son sabre, se mit en position d'attaque, et... lança son sabre.

- Attaque boomerang !

Le sabre passa par derrière Kimandaro, fit demi-tour, et revenait vers lui par un angle mort.

"Si t'es vraiment celui que je crois, esquive !"

Le sabre se rapprochait dangereusement de Kimandaro.

Kimandaro sentit le sabre arriver. Il se retourna d'un bloc et vit la lame qui fendait l'air. Il l'évita de justesse mais fut tout de même blessé au ventre. Sa blessure lui faisait un mal de chien, et il n'arrivait plus à bouger correctement. Le combat avait tourné en faveur du chasseur de prime. Mais un des principes de Kimandaro est de ne jamais abandonner un combat. Il se releva, fit face à Kazanuke, et reprit sa lance fierement.
- Peut importe les blessures que tu peux me faire. Je ne me défilerais jamais. Tu peux faire ta prière, cette fois, je vais en finir.
Kimandaro se mit en garde.

Kazanuke était impressionné par ce petit gars qui se trouvait en face de lui. Esquiver son attaque boomerang n'était pas donner à tout le monde. Et se relever avec une blessure dans le ventre, tout en sachant que son adversaire n'était pas à fond (car il devait bien savoir que Kazanuke n'était pas à fond) prouvait bien que ce bandit possédait un fort potentiel. Kazanuke rangea son sabre.

- J'ai pas besoin d'en voir plus. Je m'étais pas trompé sur ton compte, gamin. T'as vraiment un gros potentiel.

Kazanuke ne mentait pas. Il avait rarement vu un bandit qui lui faisait craindre le pire, et ce gamin le faisait. Il décida d'alerter illico les marines de Shellay.

- Bon, je dois y aller, petit. Joli combat. On en refera un, un jour. Allez à plus !

Kazanuke s'éclipsa, marchant vers la ville des marines.

Direction : -----------------------> Shellay

Kimandaro regardait le chasseur s'éloigna. Ce chasseur qui était plus fort que lui... Kimandaro se jura de ne plus jamais être plus faible qu'un ennemi. Tout en regardant Kazanuke s'éloigner, il murmura :
- Tu verras, la prochaine fois, c'est moi qui vais gagner.
Il se retourna et commença à marcher de son côté. Il se rendait il ne savait où, mais il ne devait pas rester ici, toute la ville était à ses trousses.

----> Lieu inconnu